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Au XVIe siècle, les femmes n'étant pas admises à chanter dans les églises, le phénomène des castrats est apparu. Ces garçons privés de leurs attributs sexuels, développaient des possibilités vocales hors du commun et atteignaient les registres aigus des sopranos.

L’origine des castrats 

Au XVIe siècle, les femmes n'étant pas admises à chanter dans les églises, elles furent remplacées par les castrats. En 1589, le pape Sixte Quint a autorisé leur emploi dans le chœur d’une chapelle de la Basilique Saint-Pierre. Les chanteurs étaient recrutés parmi des garçons de 8 à 12 ans environ, n’ayant pas mué et issus de familles pauvres qui acceptaient la mutilation contre rétribution. L’opération était lourde et les enfants qui survivaient étaient alors confiés à un maître de chant et pris en charge par le conservatoire. Les castrats étaient privilégiés par rapport aux autres élèves de l’institution. Leur santé était surveillée de près car l’investissement était important. Ils étaient néanmoins soumis à un rythme effréné. Ils se levaient à 5 heures et se couchaient à 22 heures : de longues journées où ils alternaient vocalises et prières. 

Cette mutilation a été désapprouvée par des papes plus rigoureux, notamment Clément XIV qui, à la fin du XVIIIe siècle, interdit la castration.

Pour des raisons éthiques et esthétiques, les castrats ont complètement disparu au cours du XIXème siècle. 

La voix exceptionnelle des castrats 

En Italie, du XVIème siècle au début du XIXème siècle, les jeunes chanteurs subissaient une castration avant leur mue afin de prévenir l’apparition de testostérone responsable de la puberté et de conserver un registre de voix aigu. L'ablation des glandes génitales n'arrêtait pas leur croissance, mais en revanche, stoppait le développement du larynx. Une fois adultes, leur pomme d'Adam était imperceptible, leur larynx minuscule et leurs cordes vocales, d’une longueur équivalente à celles des sopranos. Parallèlement, leur croissance se déroulant normalement, leur cage thoracique et l’ensemble de leurs résonateurs se développaient amplement grâce à de nombreuses heures de vocalises. Résultat : les castrats pouvaient chanter aigu comme les sopranos, mais avec une puissance et une agilité à laquelle elles ne pouvaient accéder.

Que reste-t-il des performances des castrats ? 

Après avoir été utilisées dans la musique sacrée et profane de la Renaissance, les voix de castrats ont été largement employées par les compositeurs baroques comme Haendel ou Purcell. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, sous l'influence de papes passionnés d'opéras, certains castrats sont autorisés à chanter dans des opéras.

Farinelli reste le plus connu des castrats, certainement grâce au film de fiction romançant sa vie sorti sur les écrans en 1994 (Farinelli de Gérard Corbiau). Le dernier des castrats Alessandro Moreschi est mort en 1922. Il subsiste des enregistrements de sa voix, interprétant notamment un Ave Maria. 

Aujourd’hui, le répertoire baroque chanté autrefois par les castrats est interprété par des contre-ténors comme Philippe Jaroussky ou Andréas Scholl, pour les plus connus.

Les castrats

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