Les belles heures de Musiques en Astarac (Gers) 2/5
Carnet de bord d’un « convive »
Texte publié avec l’aimable autorisation de Pierre-Yves Monin
Jeudi 13 juillet 2023
Église Saint-Jean-Baptiste de Barran
Trio Elyora (voix, Anne-Marie Aïo, Isabelle Fourquet et Lucie Dualet)
Duo harpe (Christine Icart) et violon (Anne Ménier)

Une prestation réussie pour le tout récent trio gersois Elyora, dans son invitation à la méditation.
Toujours dans l’église de Barran, un duo harpe (Christine Icart) et violon (Anne Ménier) a fait apprécier la profondeur de son inspiration comme de sa technique, la capacité à exploiter avec finesse toutes les possibilités de l’instrument © DR.
L’église de Barran (664 habitants) n’est pas de l’époque baroque, mais elle surprend par ses irrégularités. Le plus connu, le plus remarquable, est son clocher tors : une torsion dont on ne connaît pas vraiment l’origine. Intention d’architecture ? Solution technique face à un risque de rupture ? Les aménagements successifs opérés sur l’édifice, depuis son érection au XVIe siècle sur un site déjà consacré à la religion au XIIe laissent douter d’une ligne directrice symbolique ou esthétique.
L’ampleur de la construction s’explique par son affiliation, en tant que collégiale, à l’archevêché d’Auch. L’intérieur de l’édifice abrite notamment quelques stalles d’origine du XVIe siècle (dont la plus grande partie ont été transférées à l’église de Mauvezin pour les protéger), ainsi qu’un lutrin du XVe, et une piéta des XVII-XVIIIe siècles.
Sur les sentiers non-battus de la contemplation… et de la fantaisie
C’est sur une surprenante « re-visitation » du répertoire du tango et de son maître Astor Piazzola (1921-1992), accentuant sa suavité, libérant la finesse sous le geste expressif, ses liens formels avec la musique savante du XXe siècle, que se clôt le deuxième chapitre d’une soirée. La Fantaisie pour harpe et violon de Camille Saint-Saëns (1835-1921) est l’une des rares œuvres mettant en dialogue ces deux instruments. Elle permet d’apprécier la profondeur de l’inspiration comme de la technique, la capacité à exploiter avec finesse toutes les possibilités de leur instrument des deux concertistes.
Le répertoire religieux de la Renaissance inspire la première partie du concert, assurée par le trio féminin Elyora constitué il y a peu à Lupiac (Gers). Les trois sopranos livrent une de leurs toutes premières prestations dans ce format. Leur aisance vocale semble parfois contenue par une approche très méditative. Avant de s’épanouir dans un cycle profane marqué notamment par de joyeuses miniatures à l’anglaise (Henry Purcell, 1659-1895).
> Pour en savoir plus sur les interprètes : https://www.musicalta.com/project/christine-icart/
https://lecrinmusical.fr/artists/anne-menier-violon/
à suivre...